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 « Tourisme social », une expression pas si anodine

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AuteurMessage
antonyanne




Messages : 46
Date d'inscription : 04/11/2014

« Tourisme social », une expression pas si anodine Empty
MessageSujet: « Tourisme social », une expression pas si anodine   « Tourisme social », une expression pas si anodine Icon_minitimeVen 21 Nov - 20:58

Le Monde : 13/11/2014



Un coup d'arrêt au « tourisme social » en Europe : c'est ainsi qu'a été salué à droite et à l'extrême droite l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), mardi 11 novembre, restreignant l'octroi des prestations sociales aux ressortissants européens « économiquement inactifs ».

Lire : Que change la décision de la cour de Luxembourg sur les aides sociales en Europe ?

Cette décision de justice, qui ne fait que conforter des règles déjà existantes au sein de l'Union européenne, a remis sur le devant de la scène cette expression de « tourisme social », dont la réalité et la formulation sont pour le moins discutables.

■ Une notion liée aux débats sur l'élargissement

L'expression « tourisme social », ou « tourisme aux allocations sociales », est apparue à la fin des années 1990 dans les discours des eurosceptiques, qui craignaient, après la chute du bloc soviétique, un afflux massif d'immigrés uniquement attirés par les prestations sociales des pays occidentaux.

En 2004, au moment de l'élargissement à dix Etats d'Europe de l'Est, cette expres​sion(« benefit tourism » ou « welfare tourism ») a été popularisée, notamment en Suède – proche des pays baltes et dotée d'un généreux Etat providence – et en Grande-Bretagne, où plusieurs prestations sociales sont versées sans obligation de cotisation.

■ Un marqueur des discours antieuropéens

Agitée par les partis d'extrême droite et antieuropéens, la notion de « tourisme social » a, sans surprise, connu un regain de popularité en 2013, avant l'ouverture du marché du travail européen à la Bulgarie et à la Roumanie, puis lors des élections européennes de juin 2014.



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L’Union européenne met son veto au tourisme social

La justice européenne a tranché : un citoyen européen ne peut prétendre à des prestations sociales dans un autre pays membre, s'il n'est pas en mesure de prouver qu'il est à la recherche d'un travail. Saisis par l'Allemagne, les juges laissent cependant le choix aux États membres d'octroyer ou non une aide sociale à un étranger. On ne connaît pas l'ampleur du phénomène en Europe, mais la décision pourrait concerner Luminita Caldararu, une mère de famille roumaine, installée à Duisburg en Allemagne. Sans emploi, elle s'occupe de ses 4 enfants et de son mari, malade. 'Je dois payer le loyer et l'électricité, j'ai besoin de l'aide de l'État allemand ', explique-t-elle. Dans son arrêt rendu mardi, la Cour du Luxembourg conclue qu'un étranger doit avoir les ressources suffisantes pour vivre dans un autre État membre. Pour le député conservateur européen Manfred Weber, cela ne remet pas en cause le principe fondamental de la libre circulation des personnes. Et c'est un message clair adressé au Royaume-Uni. Il y a deux semaines, le Premier ministre David Cameron a en effet annoncé qu'il voulait limiter l'immigration en provenance d'autres pays européens. Une façon de répondre aux inquiétudes des Britanniques : UKIP, le parti europhobe de Nigel Farage, est arrivé en tête des dernières élections européennes.

1:23



En avril 2013, quatre ministres (britannique, allemand, autrichien et néerlandais) ont alerté la présidence de l'UE par lettre contre « l'abus systématique du droit à la libre circulation par des immigrés provenant des autres pays de l'Union européenne » Plus récemment, le premier ministre britannique, David Cameron, a appelé à durcir les règles d'immigration en Europe.

■ Un « fantasme » contredit par la réalité

Si les discours se multiplient, aucune réalité ne vient étayer cette notion de « tourisme social ». « C'est surtout un concept créé de toutes pièces par les courants d'extrême droite et repris en boucle par les commentateurs politiques », réagit l'organisation non gouvernementale France terre d'asile.

Selon un rapport réalisé en 2013 pour la Commission européenne, les immigrés intraeuropéens viennent principalement pour travailler. Les immigrés européens inactifs ne représentent que 0,7 à 1 % de la population totale de l'UE.

L'étude souligne que les ressortissants d'autres pays membres ont un taux d'emploi supérieur à la moyenne, et perçoivent moins d'allocations que les nationaux. Par ailleurs, un récent rapport de l'OCDE note qu'au sein de l'Europe, les migrants contribuent plus en impôts et cotisations sociales qu'ils ne coûtent en prestations.

« L'emploi du terme de “tourisme social” est scandaleux », juge ainsi l'eurodéputée EELV Karima Delli, qui appelle à « sortir des fantasmes ».

■ Des risques de confusion avec le tourisme à vocation sociale

Mais une chose est sûre, dans toutes ces polémiques, c'est bien d'immigration que l'on parle, et non de « tourisme » au sens de déplacement de loisirs. Il serait cynique de comparer par exemple les immigrés roumains ou bulgares, cibles de l'extrême droite, à des vacanciers.

De fait, à l'origine, le « tourisme social » recouvre une tout autre réalité : celle des centres de vacances et des aides aux salariés les plus modestes, comme le rappelle l'Union nationale des associations de tourisme (UNAT), choquée par la « maladresse médiatique » du terme employé :

« Le “tourisme social” en France est le fruit de combats d'hommes et de femmes, d'engagements d'institutions, de collectivités, de syndicats, de comités d'entreprise, d'associations et de multiples organisations qui, par leurs actions, promeuvent le droit et l'accès aux vacances pour tous. »



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